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Angers : des ouvertures dominicales en 2025 qui divisent commerçants et syndicats

Le Conseil municipal d’Angers a statué ce lundi soir sur le calendrier des ouvertures dominicales pour l’année 2025. Si les commerçants y voient une opportunité économique, les syndicats, à commencer par la CFDT, dénoncent une décision déconnectée des attentes des salariés.
Un calendrier d’ouvertures fixé
Pour 2025, la Ville d’Angers a décidé d’autoriser l’ouverture des commerces quatre dimanches : le 29 juin, en lien avec les soldes d’été, et les 30 novembre, 14 et 21 décembre pour le marché de Noël. Les professionnels du secteur automobile, quant à eux, pourront accueillir des clients lors de cinq dimanches spécifiques, notamment en janvier, mars, juin, septembre et octobre.
Cette décision a été prise après une consultation large des organisations professionnelles et syndicales, ainsi que des représentants des commerçants et artisans. Pourtant, cette concertation n’a pas permis de dissiper toutes les tensions.
La CFDT déplore une décision « sans ambition sociale »
La CFDT, principal syndicat mobilisé dans ces discussions, n’a pas caché sa déception. Éléonore Crosnier, secrétaire départementale, regrette que les propositions du syndicat n’aient pas été retenues. « L’an passé, Jean-Marc Verchère avait annoncé que la Ville irait vers trois dimanches ouverts en 2025. Cette idée, que les ouvertures dominicales doivent être utiles économiquement et respectueuses socialement, allait dans le bon sens. Aujourd’hui, cette promesse semble oubliée », déplore-t-elle.
Le syndicat avait pourtant avancé plusieurs pistes, comme la limitation des ouvertures à trois dimanches (le 30 novembre, ainsi que les 14 et 21 décembre), le recours au volontariat strictement encadré par un formulaire commun, ou encore une meilleure accessibilité des transports en commun, notamment vers le centre commercial de l’Atoll.
Une ouverture économique controversée
La CFDT reste particulièrement sceptique quant à l’ouverture du 29 juin, premier dimanche des soldes d’été, qu’elle juge inutile sur le plan économique. « L’an dernier, ce dimanche n’a clairement pas été un succès. Pourquoi persister si cela ne fonctionne pas ? », interroge Éléonore Crosnier.
Par ailleurs, le syndicat pointe du doigt l’absence d’une enquête concrète pour mesurer les besoins des salariés en matière de garde d’enfants ou de mobilité. « Nous avions proposé un travail avec la CCI et les associations de commerçants pour offrir des solutions concrètes. Rien n’a avancé », regrette la secrétaire départementale.
Un appel à une négociation territoriale
Malgré sa déception, la CFDT reconnaît une avancée symbolique dans l’intérêt manifesté par le maire d’Angers pour une négociation à l’échelle de l’agglomération. « Nous saluons l’attention portée à notre idée de lancer une négociation territoriale pour encadrer le travail dominical. Cette fois, nous espérons qu’elle se concrétise enfin », insiste Éléonore Crosnier.
Alors que les commerçants se réjouissent de ces opportunités supplémentaires, les débats autour du travail dominical illustrent une fois encore les divergences persistantes entre impératifs économiques et aspirations sociales. Une équation que la Ville d’Angers devra sans doute continuer à résoudre dans les années à venir.