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Grève à la stérilisation du CHU d’Angers : mobilisation totale et dialogue difficile

La stérilisation du CHU d’Angers est une nouvelle fois paralysée par un mouvement de grève, ce jeudi 16 janvier. Les 26 agents du service, en grève à 100 %, marquent ainsi leur détermination face à des négociations qu’ils jugent insuffisantes. Malgré des avancées saluées, des désaccords persistants, notamment sur la revalorisation de la prime d’insalubrité, entretiennent un climat tendu.
Un mouvement unanime et soutenu
Pour la sixième fois depuis novembre, le service de stérilisation a arrêté ses activités, un symbole fort d’un mécontentement profond. « La direction ne propose pas de solutions à la hauteur des attentes des agents », fustige le syndicat FO du CHU d’Angers. Les revendications portent principalement sur des problématiques de recrutement, d’organisation et de reconnaissance des conditions de travail.
Une réunion de négociation s’est tenue mercredi 15 janvier, au cours de laquelle plusieurs avancées ont été actées. Depuis la mi-novembre, sept nouveaux agents ont intégré le service, avec un dernier recrutement attendu d’ici la fin du mois. La direction a également accepté de revoir l’organisation des plannings, un chantier qui sera approfondi avant un passage en Comité Social et Économique (CSE) prévu en avril, offrant un délai supplémentaire pour des ajustements concertés.
Les revendications des agents : des acquis encore insuffisants
Malgré ces progrès, les agents jugent ces mesures largement insuffisantes pour répondre aux besoins du service. « La revalorisation de la prime d’insalubrité est un point crucial. Actuellement fixée à 1,04 euro par jour, nous demandons qu’elle soit portée à 4,12 euros, une demande que la direction refuse systématiquement », déplore un gréviste. Cette prime concerne 35 agents et est au cœur des discussions, sans qu’un compromis satisfaisant ne soit trouvé.
Par ailleurs, les syndicats insistent sur l’urgence de recruter 3,8 équivalents temps plein supplémentaires pour pallier les absences et la surcharge de travail. La formation, un autre volet majeur des revendications, est également jugée insuffisamment développée, malgré l’annonce d’un audit externe pour améliorer les dispositifs existants.
Les arguments de la direction : des efforts salués, mais insuffisants pour apaiser les tensions
De son côté, la direction du CHU d’Angers met en avant les efforts déployés depuis le début du conflit pour répondre aux attentes des agents. « Depuis novembre, nous avons recruté six agents, et un septième arrivera par voie de mutation interne d’ici la fin du mois », précise un porte-parole de l’hôpital.
Un second cadre a été nommé pour accompagner les changements organisationnels, et une aide spécifique sera mise en place pour les agents se présentant aux concours internes. Concernant les plannings, la direction se félicite des avancées, avec un report du passage en CSE à avril afin de permettre un dialogue plus approfondi.
Sur la question de la prime d’insalubrité, la direction reste toutefois inflexible. « La position de la direction générale a été réaffirmée concernant le niveau de prime relative aux travaux pénibles.», a rappelé la direction générale, tout en insistant sur les avancées obtenues dans d’autres domaines.
Un impact majeur sur les patients et les services
La grève de la stérilisation a des conséquences directes sur l’activité hospitalière. La direction a maintenu un taux d’assignation de 80 % des agents pour garantir un fonctionnement minimal et limiter l’impact sur les blocs opératoires. « Nous avons l’obligation de veiller à la continuité des soins, malgré les tensions », justifie la direction.
Cependant, la mobilisation massive complique le quotidien des équipes médicales et des patients. Les syndicats dénoncent un recours abusif aux assignations, qu’ils considèrent comme une entrave au droit de grève.
Une issue encore incertaine
Lors d’une assemblée générale, les grévistes ont voté à l’unanimité pour poursuivre le mouvement. Une nouvelle journée de grève est donc prévue, et le conflit semble s’inscrire dans la durée.
Les négociations, bien qu’avancées sur certains points, restent bloquées sur des sujets sensibles comme la prime d’insalubrité et les recrutements.