Agriculture
Après la venue des agriculteurs à Angers, la mobilisation va s’adoucir

Quinze jours de blocage de routes départementales, puis d’autoroutes, pour traverser Angers ce jeudi 1er février : les agriculteurs du Maine-et-Loire ont connu une mobilisation forte, qui va désormais quitter les routes, mais ne pas s’arrêter pour autant.
Plus de 300 tracteurs, pour 600 à 700 agriculteurs, ont investi les voies sur berges d’Angers ce jeudi. Paroxysme de deux semaines de blocage des axes routiers du Maine-et-Loire, cette journée en est peut-être un point d’orgue. Un sommet, en tout cas, pour le message que voulait porter les syndicats, avec en tête la FDSEA de Maine-et-Loire. « C’est le message que nous avons depuis maintenant quinze jours : bloquer les axes routiers pour que nous soyons entendus, insiste Emmanuel Lachaize, son président. On a estimé qu’avec le mouvement qui avait été initié cet automne (#OnMarcheSurLaTête), nous n’avions pas été entendus. Ecoutés, mais pas entendus. Ce qui a provoqué cette grogne, cette colère des agriculteurs. »
« Le mouvement n’est pas terminé »
Une grogne toujours existante, et avec laquelle la mobilisation doit donc aller de pair. « Le mouvement n’est pas terminé. […] Nous sommes en place depuis lundi dernier, depuis deux semaines, pas forcément en continu. S’il faut rebondir la semaine prochaine, on est en capacité de le faire », disait-il alors que les tracteurs continuaient de défiler derrière lui, appuyant la nécessité de conserver un capital sympathie, visible encore ce jeudi dans la cité du Roi-René par les coups de klaxons de véhicules croisant le convoi.
Ne voulant pas voir le mouvement s’enliser ou s’essouffler, Emmanuel Lachaize prévenait, sur les coups de 15 h : « Dans le Maine-et-Loire, on continuera pour le moment. On va consulter les agriculteurs pour savoir ce qu’on engage. » Mais il ouvrait la porte à une certaine forme d’adoucissement de la mobilisation, du moins sur les axes routiers : « On peut très bien aujourd’hui être dans une phase de travail et maintenir la pression d’une manière différente, sans être sur le front 24/24 », ajoutant que la suite se ferait en adaptation avec les négociations à Paris.
La bascule après les annonces nationales
Justement, peu après, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont appelé au niveau national à une suspension des blocages. Un peu plus d’une demi-heure plus tard, le patron de la FDSEA 49 confirmait l’entrée dans une nouvelle forme de mobilisation. Une phase de « mise sous surveillance », correspondant à « un mouvement moins dur ». Après consultation, et alors que les tracteurs étaient repartis sur les points de blocage, le ressenti s’est plus tard vérifié, le préfet de Maine-et-Loire annonçant sur ses réseaux sociaux la libération progressive des axes routiers du département, dont l’autoroute A11 au nord d’Angers.
« C’est aussi peut-être une bonne nouvelle de faire une pause, mais nous avons une responsabilité », tempérait Emmanuel Lachaize, réaffirmant sa détermination sans faille. Pas de blocage prévu demain, mais quid de la suite ? « On a cette faculté à pouvoir remobiliser rapidement tellement le malaise est profond », souligne-t-il. En attendant, la mise sous surveillance va pouvoir s’exercer par les syndicats. « On va répondre au préfet lorsqu’il va nous convoquer pour travailler les dossiers, mais on fera une surveillance aussi auprès de nos parlementaires et de l’Etat. On va bientôt voir si toutes les aides directes sont versées au 15 mars. S’il n’y a rien de versé, on redescend. » Si la journée d’aujourd’hui est un point d’orgue de la mobilisation agricole, elle n’en est sûrement pas un point final.