Charente
Festival d’Angoulême : succès populaire malgré la controverse

Alors que le 52e Festival international de la bande dessinée d’Angoulême (FIBD) se déroule sous les projecteurs, une polémique autour de son organisation n’a, pour l’instant, pas freiné l’engouement du public.
Si aucun membre du gouvernement n’a fait le déplacement, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, s’est rendue sur place vendredi matin. « Angoulême vit et vibre autour de la BD. C’est très enthousiasmant », a-t-elle confié avant de poursuivre son déplacement à Cognac.
Des files d’attente malgré la controverse
Dès l’ouverture du festival, la ferveur était palpable. Les visiteurs ont afflué en masse, formant d’interminables files d’attente devant l’exposition consacrée à Superman, la rétrospective Vinland Saga, ou encore l’espace jeunesse où les « contes défaits » captivent petits et grands. En début d’après-midi, l’attente atteignait deux heures pour admirer les aquarelles de Kamome Shirahama, l’autrice de L’Atelier des sorciers, dont la popularité dépasse toutes les prévisions. Son univers magique semble avoir pris le pas sur Spirou, éclipsé par les chapeaux pointus de ses personnages.
Dans toute la ville, l’effervescence est similaire : devant l’attraction Lucky Luke sur la rue Hergé ou encore sous la gigantesque librairie éphémère installée place du Champ-de-Mars, où l’on se presse pour dénicher les dernières nouveautés. Pour de nombreux festivaliers, la polémique reste en arrière-plan. « Quelle polémique ? Ah ! Oui, j’ai vaguement entendu ça », lâche une mère de famille, davantage préoccupée par l’indisponibilité des balades en drakkar que par les tensions internes à l’organisation.
Des accusations qui secouent la direction
En coulisses, les critiques fusent contre l’organisateur du festival, Franck Bondoux, accusé de dérive mercantile, d’opacité financière et de management toxique. L’article paru dans L’Humanité a ravivé la défiance de nombreux auteurs, éditeurs et élus, mais le principal intéressé reste ferme à la barre et n’envisage aucun changement de cap.
Un festival sous surveillance
Dans un contexte jugé sensible, marqué notamment par le 10e anniversaire de l’attentat contre Charlie Hebdo, la préfecture a interdit toute manifestation durant l’événement. Une décision visant à éviter d’éventuelles perturbations jusqu’à la clôture du festival, prévue ce dimanche.