Angers

En immersion dans la démonstration du génie de l’Armée de Terre à Angers

Publié

le

Exercice de débarquement de deux blindés Serval d’un pont flottant motorisé, sur la Maine. Crédit : Angers Info

La journée interarmes du génie avait lieu ce mercredi 7 février, à l’école des ponts de la Maine à Angers. Une présentation de l’action du génie au sein de l’Armée de Terre de combat, regroupant plusieurs unités du génie et de la future Brigade du génie. Plusieurs régiments sont venus pour présenter leurs équipements et leurs missions.

Une démonstration grandeur nature. Sur les bords de la Maine, et même sur la rivière, c’est sous une pluie battante que le génie a pu montrer ses capacités. « Le but de cette journée est de montrer le large champ capacitaire du génie et l’ensemble de ses missions au profit d’une force », explique le colonel Jean-Charles Camps, directeur des études à l’école du génie.

Une mise en situation dynamique était d’abord présentée aux autorités civiles et militaires, exposant les moyens de franchissement du génie. Terrain d’exercice du jour : la Maine. Seules deux têtes dépassaient de l’eau. Deux plongeurs, leur rôle est d’appréhender la rive de débarquement. Un rôle d’éclaireur, avant l’arrivée de deux bateaux. Puis un engin de franchissement de l’avant, utilisable comme bac ou pont, avec à son bord un blindé Griffon, et un pont flottant motorisé avec deux blindés Serval. Objectif du débarquement : détecter les mines antichars pour les neutraliser ensuite par un système de déminage pyrotechnique.

« Cet exercice est là pour montrer la spécificité de ce type de mission, qui demande beaucoup d’entraînement, pour maîtriser ces savoir-faire, techniques et tactiques », souligne le colonel Camps. Au total, une centaine de militaires étaient présents, en fonction des différentes spécialités, venant de tous les régiments du génie : Besançon (19e régiment du génie), Légion étrangère, parachutistes de Montauban, Castelsarrasin (31e RG).

Le rôle d’appui du génie, entre déminage, traitement de l’eau ou terrassement

Les moyens du génie pour l’aménagement du terrain et l’appui au développement de la force étaient aussi exposés. Des équipements inhérents aux missions d’armée, comme le matériel de détection et de mise en œuvre du déminage, étaient montrés, mais pas seulement. Le génie a un rôle d’appui dans les trois espaces de combat terrestres : « rear, close et deep zones », c’est-à-dire la zone arrière, la zone des contacts et la zone dans la profondeur d’une grande unité déployée sur un théâtre d’opération.

A titre d’exemples, le génie remplit deux fonctions à l’arrière, tout aussi indispensables pour les forces armées. Sur les bords de la Maine était donc en démonstration une station de Traitement de l’Eau Mobile, avec un laboratoire et un container d’embouteillage de l’eau. Une technologie connue, grâce à laquelle l’armée peut pomper dans presque n’importe quelle réserve liquide – même du lisier ! – pour obtenir de l’eau en bouteille, bien sûr propre à la consommation. Le tout alimenté par des générateurs électriques, mais dont le génie étudie actuellement une nouvelle forme moins énergivore, sobriété oblige.

Ces mêmes générateurs alimentent aussi, sur le terrain, les postes de commandement des forces armées. Des PC installés là encore grâce à l’action du génie, qui crée des plateformes sommaires, mais non moins robustes, avec des structures de protection. Un travail de quelques jours, une fois sur le terrain, avec l’implication d’un bureau d’étude et d’une équipe de terrassement, au matériel finalement pas si éloigné du civil et des travaux publics.

Une démonstration, pour quel impact sur le terrain ?

Alors que « les unités du génie, comme les unités de l’Armée de Terre, sont déployées sur de nombreux théâtres d’opération », notamment en Afrique, rappelle le colonel Camps, le génie doit bientôt être concerné par la transformation au sein de l’Armée de Terre, décidée par le chef d’état-major. Il va bénéficier d’un renforcement de ses capacités au sein des unités, et de sa structuration globale. « Dans le cadre de la transformation de l’Armée de Terre, une nouvelle brigade est constituée, la brigade du génie, qui agrège toutes les capacités spécifiques du génie, sur lesquelles on ajoute les capacités NRBC (nucléaire-biologique-chimique) et le 132e régiment d’infanterie cynotechnique. Tous ces régiments intègrent la brigade du génie, qui aura un état-major qui va s’installer à Angers, à proximité de l’école du génie », précise le colonel.

De quoi assurer aux unités appuyées un haut niveau d’expertise dans les domaines spécialisés du génie militaire, des opérations de franchissement et de déploiement donc, aux structures d’approvisionnement en eau et de contrôle des opérations. Expertise et transformation, des axes essentiels à l’heure où l’Armée de Terre de combat réorganise ses grands commandements pour s’adapter tant à l’enjeu grandissant de cybersécurité qu’à l’utilisation de nouveaux équipements et des méthodes d’action innovantes, incluant l’intelligence artificielle.

La rédaction apporte chaque jour son lot quotidien d'information angevine, pour vous fournir l'essentiel de l'actualité de la journée.Vous avez une information urgente, pratique, n’hésitez-pas envoyez la nous sur redaction@my-angers.info