Orne

Un homme condamné pour des menaces envers des surveillants pénitentiaires

Publié

le

Un homme de 40 ans a été condamné, ce mardi 11 février 2025, par le tribunal d’Alençon (Orne) pour avoir proféré des menaces de mort à l’encontre de surveillants de l’administration pénitentiaire. Lors de son audience, il a fait référence à l’attaque tragique du 14 mai 2024 au péage d’Incarville, où deux surveillants avaient perdu la vie sous les balles d’un commando armé selon Ouest France.

L’homme venait de bénéficier d’une surveillance électronique à domicile après avoir purgé une peine de huit ans de prison pour séquestration, une affaire jugée en cour d’assises en 2021. Cependant, des défaillances techniques ont rapidement compliqué sa situation. « Il n’y avait rien qui fonctionnait. Chaque jour, j’appelais pour prévenir », a-t-il expliqué devant la justice.

Un dérapage verbal lourd de conséquences

Le 1er août 2024, un surveillant pénitentiaire se rend à son domicile pour tenter de résoudre ces problèmes techniques. L’homme, agacé, exprime sa colère, notamment envers un surveillant de la maison d’arrêt d’Argentan qu’il accuse d’avoir abîmé ses affaires. « Je me suis rendu compte que je lui ai manqué de respect », a-t-il reconnu devant le tribunal. Mais la procureure de la République, Laëtitia Mirande, estime que ses propos ont largement dépassé le simple manque de respect. « Les paroles prononcées font écho à un drame qui a suscité un émoi national et particulièrement dans l’administration pénitentiaire », a-t-elle souligné.

Une référence glaçante à la tuerie d’Incarville

Dans un moment d’exaspération, l’homme aurait affirmé que « d’autres mériteraient d’être « rafalés » », mentionnant une « kalachnikov » et faisant directement référence à la tuerie du péage autoroutier d’Incarville. Ces propos ont immédiatement inquiété les autorités et renforcé l’accusation.

Un verdict plus clément que requis

Malgré un casier judiciaire comptant douze mentions et la gravité des paroles prononcées, le tribunal a opté pour une sanction moins lourde que celle requise par la procureure. Alors que le parquet demandait quatre mois de prison, le juge Hugo Rialland a finalement condamné l’homme à une amende de 600 euros. Un verdict qui interroge sur la manière dont la justice appréhende les menaces faites aux surveillants pénitentiaires, alors que ces derniers exercent un métier de plus en plus exposé aux violences et aux tensions.