Angers

Festival d’Anjou 2025 : une 75ᵉ édition entre défis et audace

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Gérard Jugnot sur scène lors du festival d’anjou 2024

Le Festival d’Anjou fête cette année ses 75 ans dans un contexte particulier. Face à une baisse de subventions publiques, l’événement a dû revoir son organisation et son financement, comptant pour la première fois davantage sur le soutien privé que public. Si certains lieux emblématiques disparaissent de la programmation, l’équipe du festival a tenu à préserver la qualité et la diversité des spectacles. Théâtre classique, créations contemporaines et performances engagées composent cette édition anniversaire, qui se tiendra du 3 au 28 juin.

Un contexte financier tendu, une résistance affirmée

Cette année, le Festival d’Anjou a dû composer avec une importante réduction de ses financements institutionnels. Pour autant, pas question d’abandonner cet événement culturel majeur du Maine-et-Loire. Grâce à un engagement fort du Département et au soutien de nombreuses entreprises et mécènes, la 75ᵉ édition a pu voir le jour.

Cependant, ces contraintes budgétaires ont laissé des traces. Le festival a dû renoncer à certains lieux emblématiques comme les Arènes de Doué-en-Anjou et le Cloître Toussaint. Cette concentration des spectacles sur un nombre plus restreint de sites marque un changement dans la dynamique du festival, avec une présence plus forte au Château du Plessis-Macé et au Grand-Théâtre d’Angers.

Jean Robert-Charrier, directeur artistique du festival, exprime le souhait de retrouver ces espaces à l’avenir, tout en mettant en avant l’effort colossal fourni par les équipes pour maintenir un programme riche et varié.

Une programmation ambitieuse malgré les contraintes

Malgré ces ajustements, l’édition 2024 promet de belles soirées théâtrales. Le festival s’ouvrira avec La Serva Amorosa de Goldoni, mise en scène par Catherine Hiegel et portée par Isabelle Carré. Ce spectacle, dont les deux représentations au Festival d’Anjou seront les seules en dehors de Paris, marque un début prestigieux.

Au fil des semaines, les spectateurs pourront découvrir « une programmation éclectique et populaire », selon Jean Robert-Charrier, mêlant théâtre classique, œuvres contemporaines et spectacles engagés :

  • Le Cercle des Poètes Disparus, adaptation scénique du film culte, au Château du Plessis-Macé.
  • Les Serge (Gainsbourg point barre), un hommage musical à l’icône de la chanson française.
  • On ne jouait pas à la pétanque dans le ghetto de Varsovie, une pièce entre émotion et humour, abordant la mémoire familiale de la Seconde Guerre mondiale.
  • 66 Jours, un seul en scène où Théo Ascolovitch raconte son combat contre la maladie.
  • Art de Yasmina Reza, l’une des pièces françaises les plus jouées dans le monde.
  • YOLO d’Aymeric Lompret, un spectacle d’humour qui promet un regard acerbe et grinçant sur le monde actuel.

En clôture du festival, La Réunification des deux Corées de Joël Pommerat sera joué au Grand-Théâtre d’Angers, poursuivant la collaboration fidèle entre le metteur en scène et le festival.

Un festival ancré sur son territoire

Si le Festival d’Anjou a dû revoir certains aspects de son organisation, son ancrage territorial reste fort. Outre le Château du Plessis-Macé et le Grand-Théâtre d’Angers, les représentations auront également lieu au Dôme de Saumur et à Bouvet Ladubay à Saint-Hilaire-Saint-Florent.

Pour faciliter l’accès, des navettes relieront Angers aux lieux du festival, et un service de covoiturage est mis en place. Le Château du Plessis-Macé accueillera également l’Espace Saveurs, mettant en avant les produits du terroir, ainsi que des espaces de convivialité pour prolonger l’expérience théâtrale.

Enfin, grâce au Angers City Pass, les spectateurs pourront découvrir le patrimoine local, faisant du festival un véritable trait d’union entre culture et territoire.

Une volonté d’accessibilité et de partage

Le Festival d’Anjou ne se contente pas d’être un rendez-vous incontournable du théâtre, il veille aussi à rester accessible à tous les publics. Cette année encore, plusieurs initiatives sont mises en place :

  • Des tarifs réduits pour les jeunes, les étudiants, et certaines catégories de spectateurs.
  • Une billetterie solidaire, permettant à des personnes éloignées de l’offre culturelle de bénéficier de places à prix réduit.
  • Des dispositifs d’accessibilité avec des spectacles adaptés aux malvoyants et malentendants.
  • Des soirées pédagogiques pour les groupes scolaires, incluant des rencontres avec les artistes et des visites des coulisses.

Un festival à ne pas manquer

Malgré les incertitudes et les ajustements, le Festival d’Anjou garde son ambition et son attractivité. Avec une programmation exigeante et une volonté affirmée de maintenir un accès à la culture pour le plus grand nombre, cette 75ᵉ édition s’annonce comme un moment fort de la saison théâtrale.

Les réservations ouvriront le 24 avril, et les spectateurs ont jusqu’au 28 juin pour profiter de ce rendez-vous culturel majeur du Maine-et-Loire. Une édition sous pression, certes, mais portée par une énergie et une passion intactes.

Amaury Lemoine

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