Justice

Sécurité routière. Forte mortalité chez les jeunes, le Maine-et-Loire prend de nouvelles orientations

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Céline Stona, directrice départementale adjointe de la sécurité publique, Tanguy Landais, commandant du groupement de gendarmerie, Pierre Ory, préfet de Maine-et-Loire, Jérôme Laurent, procureur de la République adjoint et Aglaé de Beauregard, conseillère départementale, lors de la signature du document, ce vendredi à la préfecture du département – Photographie : MV

Suite à une dégradation conséquente de l’accidentalité routière en 2022, le département de Maine-et-Loire a organisé la signature d’un document général d’orientation afin de déterminer la direction que prendra sa politique de sécurité routière pour les cinq prochaines années (2023 – 2027). Cette stratégie, déclinée chaque année en différentes orientations, sera menée avec l’aide de l’ensemble des partenaires du territoire ayant autorité sur le sujet.

Les chiffres alarmants de l’année dernière 

Alors que le nombre de morts sur les routes de Maine-et-Loire était en diminution depuis plusieurs années (de 44 à 2017 à 26 en 2021), l’accidentalité routière a connu une augmentation inquiétante en 2022, avec 36 tués sur les routes du département. Pour le Préfet Pierre Ory, ce phénomène pourrait s’expliquer par « un relâchement post-COVID ». Les jeunes (18-24 ans) sont tristement sur-représentés avec 8 décès, soit 23% des tués, alors qu’ils ne représentent que 9 % de la population. Cette accidentalité inquiétante ne semble pas ralentir en cette année 2023, avec déjà 9 morts en l’espace de 4 mois. Le Colonel Tanguy Landais, patron des gendarmes de Maine et Loire, ressent le besoin de « rester très humble par rapport à l’accidentalité sur les routes du département. Les beaux-jours arrivent, les deux-roues vont être de sortie, il y a des facteurs supplémentaires ». Afin de responsabiliser les usagers de la meilleure manière, Jérôme Laurent, procureur de la République adjoint, indique un souhait « d’adapter la politique pénale en créant une réponse diversifiée, qui essayera d’allier l’éducatif au répressif » .

Quatre enjeux prioritaires

Le document cosigné ce vendredi par tous les acteurs de la sécurité routière départementale met en avant quatre grands enjeux qui seront la priorité du département pour les cinq ans à venir : les conduites à risques (alcool, stupéfiants, vitesse, priorités, distracteurs…) ; les nouveau modes de mobilités (vélos, trottinettes…) ; les deux-roues motorisés ; le risque routier professionnel. Chacun de ces enjeux sera décliné en quatre orientations qui se verront matérialisées auprès du public en de nombreuses actions (442 en total, pour un budget de 438 000 €), à visée principalement éducatives et préventives.

Une attention particulière portée à certains usagers

Deux enjeux transversaux ont été déterminés afin de mettre en oeuvre ces différentes orientations de manière efficace : une attention particulière sera portée au partage de la voirie avec les usagers vulnérables (motos, vélos, piétons…) et des efforts supplémentaires seront fait pour intervenir auprès des jeunes et des seniors (deux populations particulièrement touchées par la mortalité routière selon les statistiques de ces dernières années) par le biais, par exemple, de journées de formation dédiées.

Au début des années soixante-dix, 18 000 personnes perdaient chaque année la vie sur les routes. De pair avec différentes évolutions, les stratégies de sécurité routière mises en oeuvre depuis cette époque ont permis d’abaisser ce nombre à moins de 3000 en 2021, et ce malgré une importante augmentation du trafic routier. Représentant à eux deux 50 % des accidents mortels, la consommation d’alcool et les excès de vitesse en sont largement les principales causes.

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