Justice

Des habitants du Maine-et-Loire et de la Vendée rejugés après l’importation de 2,4 tonnes de cannabis depuis le Maroc

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La cour d’appel de Rennes a rejugé ce vendredi 4 avril 2025 des habitants de Cholet (Maine-et-Loire) et Talmont-Saint-Hilaire (Vendée) accusés d’avoir participé à un trafic de stupéfiants d’ampleur et révélé suite au démantèlement de la messagerie canadienne cryptée SkyECC. 

Pour rappel, ces quatre hommes – qui vivent à Mazières-en-Mauges, Cholet, Chemillé-en-Anjou et Talmont-Saint-Hilaire – avaient déjà comparu aux côtés de douze autres devant la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Rennes pour avoir participé à l’importation XXL de 2,4 tonnes de cannabis entre 2020 et 2022, depuis le Maroc, via « la route ».

L’enquête à leur encontre avait démarré par le démantèlement de la messagerie canadienne SkyECC, surnommée « la messagerie du crime », dont les serveurs étaient en fait situés à Roubaix (Nord) : pendant un an, jusqu’en décembre 2020, les enquêteurs de Lille avaient pu « intercepter » le trafic réseau de ce serveur.

L’exploitation des données – dont des conditions finalement validées en janvier 2025 par la Cour de cassation, au grand dam d’un des prévenus rejugé ce vendredi 4 avril 2025 – avait permis d’ouvrir des milliers d’enquêtes de police et de gendarmerie en France, en Belgique et aux Pays-Bas, comme pour ce trafic de cannabis de grande ampleur dans la région choletaise. Les prévenus de cette affaire – qui se sont majoritairement connus à Cholet, d’où la plupart sont originaires – sont pour l’essentiel insérés socialement et pères de familles.

Pour rappel, dans l’attente du réexamen de l’affaire, la cour d’appel de Rennes en avait remis deux en liberté, il y a quelques semaines. Seul Frédéric XXX – dont la maison en travaux avait servi de « lieu de stockage » à Mazières-en-Mauges et qui soupçonné d’avoir été le « bras droit » du commanditaire, Sofiane Bourha, en fuite au Maroc depuis plusieurs années et condamné en son absence à douze ans de prison ferme – avait été maintenu en détention. 

« FAIRE DE L’ARGENT FACILE ET RAPIDEMENT »

Ce père de deux enfants – qui travaillait dans un centre de contrôle technique jusqu’à son incarcération – avait été condamné à huit ans de prison par la JIRS de Rennes, se voyant reprocher « vingt-quatre importations » de « 100 kg chacune », a redit le président de la 12e chambre des appels correctionnels de la cour d’appel de Rennes ce vendredi 4 avril 2025. 

Pendant l’instruction et tout au long des débats, en première instance comme en appel, l’homme de 34 ans a expliqué sa « motivation » par « la contrainte » : ce « simple exécutant » avait en fait une importante « dette » suite à « un accident » avec « une voiture de luxe de location » et le « vol de 100.000 € de cannabis » chez lui.

Un autre père de famille de Chemillé-en-Anjou – qui avait lui écopé de cinq ans de prison – avait aussi fait appel de sa condamnation. Ce responsable de supermarché a admis avoir fait « le mauvais choix » : s’il a admis avoir utilisé SkyECC, il réfute avoir « importé » les stupéfiants. Sa maison avait été confisquée par la justice en première instance et il avait été réincarcéré dans la foulée du jugement de première instance.

Un Vendéen fait aussi partie des prévenus ayant fait appel de cette affaire : il est soupçonné d’avoir été le « semi-grossiste » de Frédéric XXX sur la région vendéenne. Il avait été condamné à quatre ans de prison ferme et pourrait lui aussi y retourner si la peine venait à être confirmée. Enfin, le doyen des prévenus, âgé de 43 ans et qui avait écopé d’une peine d’un an avec sursis, a lui aussi fait appel : si sa peine est relativement indolore, il doit, comme les autres, s’acquitter d’une amende douanière de 7,5 millions d’euros…

En fin de journée, ce vendredi 4 avril 2025, la représentante du parquet général a mis fin au « suspense » dès le début de ses réquisitions : elle a sollicité « la confirmation » du premier jugement pour « chacun d’entre eux », estimant qu’ils étaient animés par la même motivation de « faire de l’argent facile et rapidement ». Les trois principaux prévenus – représentés par Mes Fabian Lahaie, Saïd Harir et Lee Tekhedmit, tandis que le quatrième n’avait pas d’avocat – seront fixés sur leur sort d’ici la fin du mois de mai 2025./CB

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