Charente-Maritime
Éolien en mer : le projet au large d’Oléron perd des candidats

L’Etat n’ayant pas revu à la hausse le tarif de rachat de l’électricité trois des neufs entreprises finançant le projet se sont retirées. DR
Trois consortiums se seraient retirés de l’appel d’offres pour la construction du parc éolien prévu au large de l’île d’Oléron. En cause : des contraintes techniques majeures et un prix de revente de l’électricité jugé trop bas.
Premiers désistements dans la course au parc offshore
Le vent tourne pour le projet de parc éolien en mer au large de l’île d’Oléron. Selon La Tribune, qui cite le média spécialisé Green Univers, trois des neuf candidats pressentis se seraient retirés de la course, quelques jours après la clôture de l’appel d’offres, le 2 avril dernier annoncent nos confrères de Sud Ouest.
Parmi eux, Skyborn (anciennement WPD Offshore), pourtant engagé sur le dossier depuis 2014. Le développeur paie le départ de son partenaire, l’entreprise Cobra, qui se retire du marché français. D’autres consortiums comme Qair-Corio et RWE-Valorem pourraient également avoir abandonné.
Un site complexe, un tarif jugé trop bas
Le retrait de ces acteurs met en lumière les difficultés que pose ce projet ambitieux. Le futur parc, prévu à quarante kilomètres des côtes, devra être ancré à près de soixante mètres de profondeur dans les eaux de l’Atlantique. Une prouesse technique à réaliser dans la prochaine décennie, pour un coût élevé.
Or, l’État n’a pas revu à la hausse le tarif de rachat de l’électricité, malgré le déplacement du site décidé à l’issue du débat public. Pour préserver le Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde, la zone d’implantation a été repoussée plus au large, augmentant mécaniquement les coûts. Le plafond de revente, lui, reste fixé à 100 euros le mégawattheure. Insuffisant pour nombre de candidats.
Sylvain Roche, ingénieur de recherche à Sciences Po Bordeaux, dans La Tribune analyse deux freins majeurs. « L’une est économique, avec un prix annoncé très bas par rapport à la caractéristique géographique du site. L’autre concerne le lieu avec des enjeux environnementaux forts. Les entreprises préfèrent se concentrer sur d’autres projets que celui d’Oléron ».
Des acteurs encore en lice
Malgré ces obstacles, plusieurs consortiums restent engagés dans la procédure, parmi lesquels EDF Renouvelables associé à Maple Power, Total Energies allié à Jera Power, ainsi qu’Iberdrola, Océole ou encore Ocean Winds. Mais la Commission de régulation de l’énergie impose une stricte confidentialité sur l’appel d’offres, empêchant les entreprises de confirmer officiellement leur participation.