Vienne
Ligne TGV Paris–Poitiers : les usagers vent debout contre la suppression d’un train matinal

Malgré plus de 5 500 signatures recueillies via une pétition et le soutien de 26 élus, les usagers de la ligne TGV Poitiers–Paris n’ont pas réussi à infléchir la décision de la SNCF. À la rentrée 2025, la compagnie ferroviaire prévoit de supprimer le dernier train du matin permettant une arrivée à 9 h 30 à Montparnasse.
Selon France Bleu, dans une lettre ouverte, six associations d’usagers regroupant les voyageurs réguliers de l’axe Poitiers – Châtellerault – Tours – Vendôme dénoncent une décision prise « sans réelle concertation », en contradiction selon eux avec l’intérêt des territoires desservis.
Les conséquences d’un train en moins
La disparition de cette desserte perturbe selon les signataires l’équilibre de nombreux usagers : « La SNCF passe en force avec des mesures partielles et insuffisantes. Malgré l’opposition unanime des usagers et des élus, elle confirme la suppression du TGV concerné à la rentrée 2025. Cette décision, imposée sans réelle concertation, menace l’équilibre de vie de milliers de voyageurs. Ce TGV permet à de nombreux habitants d’aller travailler à Paris à des horaires compatibles avec une journée complète, tout en favorisant les trajets internes à nos territoires (ex : Tours – Vendôme). Aucune alternative viable n’est proposée, et les conséquences sont lourdes : désorganisation professionnelle, difficulté d’accès aux soins, et fragilisation de la vie locale. »
La SNCF propose des ajustements pour atténuer l’impact de cette suppression, notamment par le biais d’arrêts supplémentaires sur des TGV existants à Châtellerault (+30 minutes) et Vendôme (+1 h 15), ainsi qu’une augmentation de capacité entre Tours et Paris via la réaffectation du matériel roulant du train supprimé.
Un compromis refusé par la SNCF
Les associations d’usagers affirment avoir formulé une contre-proposition équilibrée : « Nous avions pourtant proposé un compromis : conserver une seule rame sur le TGV de 9 h 30 et réaffecter l’autre sur le TGV le plus fréquenté (arrivée 8 h 30 à Paris). Ce plan permettait de maintenir toutes les dessertes tout en soulageant les trains saturés. La SNCF l’a rejeté, évoquant une impossibilité technique jusque-là jamais mentionnée […] Depuis, silence total de la SNCF à notre égard, hormis les échanges engagés avec certains élus. »
Hausse des tarifs, offre en baisse
Au-delà de la suppression de ce service, la lettre dénonce également une hausse continue des prix, combinée à une réduction de l’offre. Les associations estiment que cette stratégie répond à une logique de rentabilité : « La suppression du TGV semble répondre avant tout à un objectif de rentabilité : réduire les coûts (péages ferroviaires) et optimiser le remplissage des trains restants […] En parallèle, les tarifs explosent : +4 % en 2024, +5 % supplémentaires en 2025. Nous empruntons déjà la ligne la plus chère de France (UFC-Que Choisir, mars 2024). La SNCF réduit l’offre tout en augmentant les prix — une double peine pour des usagers captifs. »