Angers

VIDÉO. Un passage secret découvert sous le pont-levis du château d’Angers

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L’avancée des travaux au Château d’Angers fin 2023.

Alors que la majeure partie des travaux de restauration de la façade nord du château est achevée et que le chemin de ronde s’apprête à rouvrir au public, c’est l’heure de faire le bilan ! Qui dit travaux de restauration sur un monument historique dit « archéologie préventive ». Grâce à l’INRAP (Institut National des Recherches Archéologiques Préventives), on en sait désormais plus sur l’histoire de la forteresse angevine. Emplacement de l’ancien moulin, existence d’une poterne sous le pont-levis de l’édifice : le chantier aura permis quelques révélations qu’Angers Info vous partage en exclusivité !

Il est plutôt discret… Pourtant c’est une vraie découverte ! Un escalier taillé à même le schiste du promontoire, sous le pont-levis, a retenu l’attention des archéologues à l’hiver 2023. Les fouilles entreprises ont révélé à cet endroit un véritable système de circulation en fond de fossé permettant une descente discrète depuis l’intérieure de la forteresse. C’est ce qu’on appelle une poterne : une porte intégrée dans les murailles de la façade du château. Elle permet de défendre le fossé côté nord-est. « On a découvert un premier escalier, taillé directement dans le rocher sur lequel est posé le château, qui mène à cette petite porte », détaille Caroline Chauveau, archéologue à l’INRAP en charge des fouilles au château. « On accède ensuite à un escalier en vis qui débouche entre les deux tours de la porte de ville, au rez-de-chaussée, juste après le pont-levis. On arrive donc à l’intérieur de l’édifice ».

« IL ÉTAIT POSSIBLE DE S’ENFERMER DANS LA FORTERESSE EN CAS D’ATTAQUE »

Cette porte semble avoir eu un usage défensif. « Elle se ferme de l’intérieur », explique l’archéologue. « Il était possible de s’enfermer dans la forteresse en cas d’attaque ».

Les études post-fouilles permettront d’en savoir plus sur cet espace et notamment sur sa datation précise, car toute l’enceinte n’a pas été construite d’un bloc au XIIIe siècle mais a fait l’objet de réaménagements successifs au cours du temps. La poterne date probablement de la fin du Moyen Âge.

UNE MEILLEURE COMPRÉHENSION GÉNÉRALE DE LA FORTERESSE ET DE SON HISTOIRE

C’est l’enseignement principal de cette campagne archéologique : les fouilles et les études du bâti effectuées tout au long du chantier ont permis de reconstituer précisément les phases de construction et de réaménagements de l’enceinte de Blanche de Castille, du XIIIe jusqu’au XIXe siècle. On sait par exemple désormais que, loin d’être vide, l’intérieur de la forteresse médiévale était en fait aménagé de bâtiments construits contre les murs d’enceinte. Lorsque ces derniers ont été « épaissis » au XVIe siècle par la construction de remparts jouant le rôle de renforts, ces bâtiments médiévaux ont été engloutis dans la maçonnerie. Les archéologues les ont retrouvés, telle une capsule temporelle prise à l’intérieur des remparts !

LES TRACES DE L’ANCIEN MOULIN DÉVOILÉES 

Qui n’a jamais entendu parler de la tour du moulin ? C’est le nom donné à la tour surplombant la Maine, du côté de la promenade du Bout-du-Monde. Si certaines archives mentionnaient la présence d’un moulin à son sommet au XVIe siècle, on en avait aucune trace sur place. C’est désormais chose faite ! Les archéologues ont mis au jour un empilement d’ardoises formant une sorte de petit dôme circulaire percé d’un trou carré : c’est la base du moulin qui communiquait avec la salle en dessous, équipée probablement du mécanisme de la meule et que les archives nomment « chambre du meunier ».

LA PROMENADE SUR LE CHEMIN DE RONDE RÉOUVRIRA A LA VISITE LE 8 JUIN 2024 

Alors que deux années de travaux s’achèvent et que la haute saison démarre, les Angevins et les visiteurs du monde entier vont pouvoir retrouver dans son intégralité la promenade haute du chemin de ronde. Avec sa vue sur la cité et sur les flèches de la cathédrale et son jardin médiéval suspendu si bucolique, la partie Nord du chemin de ronde « avait manqué au public mais aussi aux agents du monument qui ont hâte de retrouver le circuit habituel de visite », témoigne Emma Fonteneau, chargée de communication pour le Domaine national du Château d’Angers.

Les travaux quant à eux se poursuivront au sommet de la tour du moulin, avec l’espoir de l’ouvrir ensuite un jour au public.