Orne

Émotion et colère à L’Aigle après la mort d’une surveillante dans un collège

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Le meurtre de Mélanie, surveillante dans un collège de Nogent (Haute-Marne), poignardée par un élève de 14 ans le 10 juin 2025, continue de susciter une vive émotion dans la communauté éducative. À L’Aigle, dans l’Orne, enseignants et syndicats ont pris la parole pour exprimer leur consternation et dénoncer le manque de moyens.

Un choc toujours présent dans les établissements

Selon Actu.fr, Sophie Leroux, enseignante et représentante départementale du SNES-FSU, a transmis les réactions recueillies au sein des équipes éducatives : « C’est la sidération. On reste sans voix. C’est arrivé… encore une fois. » Les personnels évoquent une peur diffuse, latente, depuis la mort de Samuel Paty en 2020. « On ne travaille pas la peur au ventre, mais on garde ça dans un coin de notre tête », confie-t-elle.

Un élève, encore une fois à l’origine de la violence

Comme lors de l’attaque à Nantes en avril dernier, c’est un élève de l’établissement qui est passé à l’acte. Une réalité difficile à accepter pour ceux qui travaillent quotidiennement auprès des jeunes. Malgré la présence des gendarmes ce matin-là pour des contrôles de sacs, le drame n’a pas pu être évité.

Des réponses politiques jugées inadaptées

L’annonce gouvernementale d’interdire la vente de couteaux aux mineurs et d’envisager des portiques de sécurité à l’entrée des établissements ne convainc pas. « Ce sera complètement inefficace. Un couteau, on en trouve dans n’importe quelle cuisine », critique Sophie Leroux. « Et un portique, il suffit de passer l’arme par-dessus le grillage. »

Une demande unanime : plus de présence humaine

Pour l’intersyndicale, les solutions résident ailleurs. « Il nous faut des moyens humains », plaide Sophie Leroux. Elle déplore des effectifs insuffisants chez les assistants sociaux, psychologues scolaires et infirmiers. Des postes souvent à temps partiel, malgré une santé mentale des élèves jugée préoccupante.

Un référent santé mentale, mais pour qui ?

L’idée de nommer un référent santé mentale par établissement est accueillie avec scepticisme. « Qui va jouer ce rôle ? Nous, les profs ? Les surveillants ? », s’interroge l’enseignante. Les professionnels évoquent un sentiment de solitude face à des problématiques de plus en plus lourdes, comme la violence ou l’impact des réseaux sociaux.

Les surveillants, maillon essentiel mais négligé

Les syndicats rappellent que les surveillants sont souvent les premiers à détecter le mal-être chez les élèves. « Ce sont eux qui les accueillent le matin. Ils sont en première ligne », insiste Sophie Leroux. Malgré cela, leurs effectifs ont été réduits ces dernières années.

Face à cette nouvelle tragédie, les personnels de l’Éducation nationale attendent des actes concrets. Ils dénoncent un manque de reconnaissance et de soutien, résumés par ces mots : « On est démunis. »

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