Justice
Violences urbaines. La Préfecture fait le point sur les émeutes hier soir dans le Maine-et-Loire et annonce des interpellations en cours et à venir.

Le département de Maine-et-Loire vient de connaître une deuxième nuit de violences urbaines. Aucune exaction n’a été commise à Cholet, au cours de la nuit du 30 juin au 1 er juillet 2023. En revanche, plusieurs quartiers d’Angers ont subi les assauts de nombreux délinquants, en particulier les quartiers de la Roseraie et de Monplaisir, annonce la préfecture.
En début de soirée, malgré l’interdiction par le Préfet d’une manifestation non déclarée et présentant des risques élevés de troubles graves à l’ordre public, environ 400 personnes se sont réunies devant l’hôtel de ville d’Angers. « Sommés réglementairement de se disperser, les manifestants ont refusé d’obtempérer. », précise la préfecture, des moyens lacrymogènes ont été utilisés. La majorité des manifestants ont alors quitté les lieux, mais plusieurs groupes agrégeant une centaine d’individus se sont engagés dans le centre-ville, pour y commettre des exactions. Deux commerces ont été dégradés. Un arbre du jardin du Mail a été incendié.
Un affrontement entre les deux extrêmes dans le centre-ville
Un bref mais violent affrontement entre individus de l’ultra-gauche et de l’ultra-droite a été dispersé par les forces de police. Les sapeurs-pompiers, déjà engagés dans le centre-ville, ont pris en charge un blessé en urgence relative, qu’ils ont évacué vers le CHU d’Angers. Aucun appel n’a été reçu par les services de secours pour prise en charge d’éventuels blessés supplémentaires. « Plusieurs individus participant à ce rassemblement interdit, réunis en vue de commettre des dégradations, ont été interpellés. », indique la préfecture Le calme a été rétabli aux alentours de 22h30.
Violences urbaines dans les quartiers
À partir de 22h00, des groupes de délinquants se sont formés dans plusieurs quartiers de l’agglomération « dans l’objectif affiché de blesser, de casser et de piller« . Les forces de police et de gendarmerie nationales engagées dans l’opération « ont été systématiquement visées par des jets de pierre ou des tirs de mortiers dans les quartiers touchés
par la violence, La Roseraie, Monplaisir, Belle-Beille et Trélazé. » poursuivent les services de l’Etat. « Malgré la violence de ces individus, souvent très jeunes, qui s’en sont pris aux forces de sécurité, aucun policier, gendarme, sapeur-pompier ou policier municipal n’a été blessé. »
« Ces délinquants ont commis d’importantes dégradations dans les quartiers de La Roseraie et de Monplaisir, entre 23h00 et 3h00, mettant gravement en danger la sécurité des habitants de ces quartiers. »
Ils ont incendié le rez-de-chaussée d’un EHPAD, à la Roseraie, et brûlé des véhicules à proximité immédiate de cet EHPAD. L’intervention des forces de police et des pompiers, entravée par des jets de pierre, « a permis d’éviter que cet incendie ne cause des victimes. »
Ces « mêmes individus » ont incendié les bureaux de police de La Roseraie et de Monplaisir, la crèche Tom pouce ainsi que la maison des solidarités et la PMI de Monplaisir – bâtiments heureusement vides d’occupation à cette heure. Ils ont également dégradé l’extérieur du relais-mairie et le bureau de Pôle emploi de Monplaisir. Ils se sont violemment attaqués à un commerce dans le quartier de la Roseraie, qu’ils sont parvenus à piller. Ils ont incendié de nombreux véhicules à La Roseraie et à Monplaisir. Les forces de police et de gendarmerie nationale, engagés dans ces quartiers ont fait usages d’importants moyens lacrymogènes et tirs de LBD. Plusieurs individus ont été interpellés.
Au total, 11 personnes ont été interpellées au cours de la nuit, « dont de très jeunes mineurs. » En complément des interpellations déjà réalisées, « les travaux d’identification des auteurs de ces actes abjects se poursuivent pour que ceux-ci soient présentés à la Justice. », prévient le Préfet de Maine-et-Loire, Pierre Ory.