Justice
Violences urbaines. Effroi et indignation après l’attaque du domicile d’un maire
Le domicile où se trouvaient l’épouse et les jeunes enfants du maire de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), Vincent Jeanbrun, a été pris pour cible par des émeutiers dans la nuit de samedi à dimanche, provoquant l’indignation des autorités et de la classe politique.
Venue sur place à la rencontre de l’édile, la Première ministre, Elisabeth Borne, a dénoncé une « attaque intolérable ».
Maire (les Républicains) d’une commune victime de violences depuis plusieurs nuits, Vincent Jeanbrun a dénoncé une « tentative d’assassinat » et indiqué que son épouse et l’un de ses enfants étaient blessés.
« Les premières constatations nous laissent présumer que le véhicule a été lancé pour brûler le pavillon », a déclaré devant la presse le procureur de la République de Créteil, Stéphane Hardouin. « Un accélérant (d’incendie) a été découvert dans une bouteille de coca ».
Le procureur a décidé de « retenir la qualification de tentative d’assassinat », ajoutant que « tout sera mis en oeuvre pour confondre les auteurs des faits ».
Pour Vincent Jeanbrun « un cap a été franchi dans l’horreur et l’ignominie ». « Ma détermination à protéger et servir la République est plus grande que jamais. Je ne reculerai pas », a-t-il écrit dans un communiqué.
Selon son récit complété par le procureur de Créteil, plusieurs individus ont forcé vers une heure trente du matin le portail du domicile à la voiture-bélier. Le véhicule a été stoppé par un muret avant d’atteindre la véranda de la maison.
Alors que Vincent Jeanbrun se trouvait à la mairie, son épouse et leurs deux enfants âgés de cinq et sept ans se sont enfuis par le jardin à l’arrière de la maison.
Dans un contexte de violences urbaines dans tout le pays à la suite de la mort d’un jeune à Nanterre, des fils barbelés et des barrières de sécurité ont été placés devant la mairie de L’Haÿ-les-Roses il y a trois jours pour empêcher des dégradations.
Vincent Jeanbrun a reçu de nombreux messages de soutien émanant de toute la classe politique.
« Nous ne laisserons rien passer », a déclaré Elisabeth Borne à l’Haÿ-les-Roses à l’intention des élus confrontés à des violences, en particulier ces derniers jours.
L’Association des maires de France a lancé un appel à des rassemblements « sur le perron de chaque mairie lundi à midi » pour réclamer un « retour à la paix civile ».