Justice

Pas de remise en liberté pour l’un des malfaiteurs arrêtés à Corzé après avoir voulu tuer un blogueur azéri

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La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a refusé de remettre en liberté, ce vendredi 19 juillet 2024, l’un des hommes arrêtés à Corzé (Maine-et-Loire) avec l’adresse du blogueur azéri réfugié à Nantes (Loire-Atlantique) après avoir fait l’objet de deux tentatives d’assassinat.

Pour rappel, Khayyam XXX, un ancien « instituteur » de 40 ans, avait été arrêté en juin 2022 au péage de Corzé (Maine-et-Loire), près d’Angers : selon son GPS, il se rendait à l’adresse du domicile à Nantes (Loire-Atlantique) de Mahammad Mirzali, qui avait déjà fait l’objet par le passé de plusieurs tentatives d’assassinat sur le sol français.

Ce blogueur avait notamment été agressé le 14 mars 2021 en début d’après-midi sur le quai de la Fosse, à Nantes, par « trois individus » qui lui avaient donné « des coups de couteau et de cutter au visage et aux membres supérieurs », a recontextualisé la présidente de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes. Ses blessures n’étaient « pas mortelles » mais lui avaient valu une incapacité totale de travail (ITT) de soixante jours en raison de « leur nombre », avait-il été précisé lors d’une audience publique en mai 2023.

Mahammad Mirzali avait aussi été agressé « devant son domicile » en octobre 2020, et avait « dénoncé » à la police française « début 2021 » les menaces dont il faisait l’objet « sur les réseaux sociaux » suite à ses « critiques sur le gouvernement » de son pays. C’est donc dans ce contexte que deux « individus » étaient « arrivés spécialement sur le territoire français » en juin 2022.

IL VENAIT « SE PROMENER » EN FRANCE

Une enquête avait en effet été ouverte à Angers juste après leur arrestation au péage de Corzé : « un pistolet chargé de six cartouches », « un couteau » et « un traceur GPS » avaient été retrouvés dans la voiture de Khayyam XXX.

Interrogé, cet ancien « instituteur » qui se serait désormais reconverti comme « vendeur de voitures » et qui vivrait « en Pologne » avait certifié être venu en France « pour se promener » et « pour acquérir un véhicule d’occasion ». Concernant l’arme à feu, il l’avait « trouvée dans le pneu de rechange » du véhicule et « voulait s’en débarrasser en la jetant dans un fleuve ».

« Il dit être venu se promener en France mais le souci c’est qu’il vient se promener sur les lieux de l’agression de M. Mirzali », avait fait remarquer la présidente de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes à ses deux assesseurs lors d’une précédente audience. Hasard ou non, un autre automobiliste qui se dit lui « moldave » et « professeur de sport en Turquie » avait lui aussi été arrêté au même moment, mais dans un autre véhicule, au même péage de Corzé.

Un « autre soutien » de ce « commando de tueurs » a lui été trouvé « en Hongrie », a-t-il été détaillé lors de l’audience publique, et un protagoniste a été pris en photo aux côtés d’un chef des « Voleurs dans la Loi », une organisation mafieuse de l’ex-URSS.

« TANT PIS POUR LUI S’IL FUIT »

En attendant, l’expertise psychologique du journaliste est « assez alarmante » : il est « très très profondément marqué et traumatisé » par ces méfaits. « Son existence s’est un peu figée autour de cette tentative d’assassinat », avait résumé la juge.

Ce jeudi 18 juillet 2024, l’avocat de Khayyam XXX, Me Franck Cecen, a prévenu les magistrats : « on connait les délais de procédure, il sera de toute façon remis en liberté parce qu’il n’y a plus la possibilité légale pour le prolonger »…

Son titre de détention expirera en effet le « 13 octobre » prochain, or l’instruction ne sera « pas terminée », a assuré l’avocat parisien. Il réclamait donc son placement sous contrôle judiciaire. « Tant pis pour lui s’il fuit, il risquera le maximum », a aussi assuré l’avocat de Khayyam XXX, avant d’assurer que son client « se présentera » à son jugement.

Mais aucune « enquête de faisabilité » n’avait été ordonnée pour s’assurer que les conditions étaient réunies pour qu’il soit hébergé à l’extérieur. D’ailleurs, « je n’ai pas trouvé de précisions quant à l’identité de la personne qui l’héberge », a fait savoir l’avocat général, qui jugeait sa remise en liberté « prématurée ». « Il n’y avait qu’à la faire cette enquête de faisabilité », lui a rétorqué l’avocat de Khayyam XXX. « Ce n’est pas moi qui vais la faire, ni le détenu. » Son client a finalement été maintenu en détention ce vendredi 19 juillet 2024./CB

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