Social
CHU d’Angers : dialogue social tendu autour de la réorganisation du bionettoyage

Ce vendredi 20 décembre, une délégation d’agents des services hospitaliers (ASH) et de représentants syndicaux (FO et Sud Santé) a été reçue au CHU d’Angers à l’issue du Conseil de surveillance. Christophe Béchu, président du Conseil de surveillance et maire d’Angers, Cécile Jaglin-Grimonprez, directrice générale du CHU, Arnaud Pouillart, directeur général adjoint, et Clément Triballeau, directeur des ressources humaines, ont répondu aux revendications des agents et pris plusieurs engagements concernant la réorganisation controversée du bionettoyage.
Face à une mobilisation importante des ASH, qui dénoncent des suppressions de postes et des conditions de travail dégradées, la direction du CHU a annoncé plusieurs mesures. Une analyse comparative sera menée pour évaluer les pratiques de bionettoyage dans d’autres établissements de santé, permettant de mieux contextualiser le projet de réorganisation. Les agents seront davantage associés au choix des matériels utilisés, et un effort continu sera fait pour réduire la pénibilité de leur travail, notamment en diminuant l’usage des produits chimiques. Enfin, dès 2025, des promotions professionnelles seront proposées pour permettre à des ASH d’accéder à des fonctions d’encadrement de proximité, valorisant ainsi leur métier tout en répondant à la demande d’une meilleure coordination au sein des services.
« Nous entendons les revendications des agents et souhaitons leur donner des outils pour améliorer leur quotidien et leurs perspectives professionnelles », a déclaré Cécile Jaglin-Grimonprez, directrice générale du CHU.
Une pétition contre les suppressions de postes
La délégation d’ASH a également remis une pétition signée par près de 1 000 hospitaliers. Celle-ci dénonce les suppressions de postes, la privatisation partielle des services et le retrait progressif des ASH des équipes de soins.
Pour ces agents, la réorganisation, qui prévoit une réduction drastique des effectifs, risque d’aggraver des conditions de travail déjà difficiles. « Aujourd’hui, dans certains secteurs, les effectifs ont été divisés par deux ou trois. Une collègue doit couvrir seule un service entier, une situation intenable », souligne l’intersyndicale
Les revendications des ASH restent inchangées. Ils exigent le maintien des effectifs actuels, le remplacement systématique des absences et des postes vacants, ainsi qu’une augmentation des effectifs au sein du pool, estimée nécessaire à hauteur de dix équivalents temps plein. Par ailleurs, ils demandent le retour des ASH dans les équipes de soins et une réduction de leur périmètre d’intervention, ainsi qu’un nombre de places en recrutement sans concours correspondant à celui des agents contractuels éligibles.
Un projet repoussé, mais une mobilisation intacte
Pour les syndicats, les réorganisations déjà mises en place sont un échec. « Les problèmes s’accumulent dans les secteurs réorganisés, prouvant que ce système ne fonctionne pas », déplore un délégué FO. La mise en œuvre du projet dans le bâtiment Larrey, initialement prévue pour janvier 2025, a d’ailleurs été repoussée à la fin de l’année, une première victoire pour les agents mobilisés.
Malgré cet ajournement, la détermination reste forte. Une nouvelle assemblée générale est prévue en janvier pour décider des prochaines actions. « Nous ne lâcherons rien. Les conditions de travail doivent s’améliorer, pas se dégrader », a martelé un agent mobilisé lors du rassemblement.