Maine-et-Loire

Sécurité routière : une année 2025 « catastrophique » en Maine-et-Loire, l’État durcit le ton

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Crédit AM/ Angers Info – François Pesneau, Préfet de Maine-et-Loire remettant ce soir un ethylotest à un automobiliste à Angers lors d’une campagne de sensibilisation

Le constat est sans appel. Avec 46 décès enregistrés sur les routes du Maine-et-Loire depuis le début de l’année, le bilan de la sécurité routière est jugé « évidemment non satisfaisant » par le préfet François Pesneau. « Ce sont 46 décès de trop, avec une progression de quasiment 25 % par rapport à 2023, à nombre d’accidents à peu près équivalent », a-t-il rappelé lors d’une opération de contrôle menée à Angers, à la veille des fêtes de fin d’année.

Si le nombre d’accidents reste comparable à celui de 2023, il est en revanche en forte hausse par rapport à 2024, tout comme le nombre de tués. Une dégradation qui pousse l’État à renforcer les dispositifs existants, autour de deux axes assumés : la répression et la prévention.

Répression accrue et prévention visible sur le terrain

Le préfet l’assure : les forces de l’ordre seront davantage présentes et surtout visibles. « Vous ne verrez pas de policiers ou de gendarmes cachés derrière des poteaux. Le but, ce n’est pas le piège, c’est la dissuasion », insiste François Pesneau. Dans l’après-midi, une opération de contrôle de vitesse était menée avec la gendarmerie, tandis qu’en soirée, une action de prévention avec distribution d’éthylotests était organisée en zone police.

Pour le représentant de l’État, la logique est simple : « Quand on respecte les règles, on n’a rien à craindre. Le meilleur moyen de ne pas se faire attraper, c’est de respecter la réglementation ».

Téléphone au volant, alcool, stupéfiants : des comportements en net relâchement

Au-delà de la vitesse, les autorités observent un relâchement global des comportements. Usage du téléphone au volant, non-port de la ceinture, alcool et stupéfiants sont régulièrement en cause. « L’utilisation des outils type GPS enlève de la tension, mais le téléphone détourne l’attention. Tout cela, mis bout à bout, conduit à des drames », souligne le préfet.

En 2025, 15 décès sont directement liés à l’alcool dans le département. En zone police, sur six décès recensés, quatre concernent des conducteurs automobiles. Les trois facteurs principaux restent inchangés : alcool, stupéfiants et vitesse.

Motos banalisées et sanctions administratives renforcées

Pour lutter contre ces comportements, les forces de l’ordre s’appuient aussi sur des équipes de motards en civil, capables de détecter l’usage du téléphone ou des conduites dangereuses difficiles à repérer lors de contrôles classiques. « Le but n’est pas de piéger les gens, mais de détecter des comportements anormaux qui conduisent aux drames de la route », explique le Préfet

Par ailleurs, la préfecture travaille à un durcissement du barème administratif, notamment pour la rétention de permis en cas d’alcoolémie positive ou d’excès de vitesse. « Nous sommes en train de retravailler ces barèmes. Une conférence de presse aura lieu en début d’année », annonce François Pesneau.

Fêtes de fin d’année : contrôles « tous azimuts » dans le département

À l’approche du réveillon du 31 décembre, un dispositif exceptionnel est prévu. Des contrôles seront déployés en zone police comme en zone gendarmerie, de 23 heures jusqu’au petit matin, avec un grand nombre de fonctionnaires et de militaires mobilisés. Sans communiquer de chiffres, le préfet assume un objectif prioritaire : « Je préfère empêcher un jeune de prendre le volant que de le retrouver planté dans un arbre ».

Concernant les éventuels débordements urbains, notamment les voitures brûlées, l’État se veut vigilant mais refuse toute logique de comptabilité immédiate. « Ce n’est pas un jeu. On en parlera à froid. L’objectif, c’est qu’il n’y en ait pas du tout », insiste le préfet, tout en confirmant une présence policière renforcée toute la nuit, avec patrouilles et, selon les moyens disponibles, renforts de forces mobiles.

« Faire peur pour sauver des vies »

Au cœur de la stratégie assumée par la préfecture, un mot revient : dissuasion. « Il faut que les gens sachent qu’à tout moment, un véhicule banalisé peut être à côté d’eux », explique François Pesneau à propos des motos banalisées. « Quand les gens n’utiliseront plus leur téléphone, nous, on retirera notre moto ».

Une approche ferme, mais revendiquée comme nécessaire après une année noire. « La politique de sécurité routière est l’une de celles qui a le mieux fonctionné en France sur quarante ans. Mais en Maine-et-Loire, en 2025, nous avons encore beaucoup de progrès à faire », conclut Franck Hémery, directeur interdépartemental de la sécurité publique.

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