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Élections syndicales TPE 2024 en Pays-de-la-Loire : participation en baisse, résultats contrastés

Les résultats de l’élection syndicale TPE 2024 pour la région des Pays-de-la-Loire ont été proclamés ce vendredi 20 décembre, révélant un paysage syndical fragmenté. Plus de 13 460 salarié(e)s des très petites entreprises (TPE) et employé(e)s à domicile ont exprimé leurs suffrages lors de ce scrutin organisé entre le 25 novembre et le 9 décembre. Avec un taux de participation de seulement 4,71 %, cette élection met en lumière une implication faible mais des tendances significatives parmi les syndicats en lice.
Une participation historiquement faible
Le faible taux de participation, bien qu’en ligne avec les tendances nationales pour ce type d’élection, illustre un désintérêt marqué des salarié(e)s des TPE pour les enjeux syndicaux. Pourtant, ces élections jouent un rôle clé dans la représentation des travailleurs, notamment lors des négociations de branche.
Malgré cette faible mobilisation, la Commission régionale des opérations de vote a relevé 13 461 suffrages valablement exprimés, répartis entre des organisations syndicales d’envergure nationale et des syndicats professionnels.
La CGT en tête, la CFDT et l’UNSA consolident leurs positions
Avec 24,81 % des suffrages, la Confédération générale du travail (CGT) arrive largement en tête, confirmant son implantation historique dans la région. Elle devance la Confédération française démocratique du travail (CFDT), qui recueille 17,9 %, et l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA), qui obtient un solide 14,35 %. Ces deux dernières organisations confirment leur progression constante, en particulier dans des secteurs comme les services et les professions libérales.
La Confédération générale du travail – Force ouvrière (CGT-FO), bien qu’en recul par rapport aux scrutins précédents, se maintient avec 11,44 % des suffrages, tandis que la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) affiche une performance honorable avec 8,42 %.
Les syndicats plus spécialisés, comme la Confédération autonome du travail (CAT) ou l’Union des syndicats gilets jaunes (USGJ), restent marginaux, obtenant respectivement 0,97 % et 2,77 % des voix.
Des résultats fragmentés au niveau professionnel
Sur le volet professionnel, les résultats sont encore plus épars. Les syndicats sectoriels peinent à mobiliser : le SPAMAF (assistants maternels et familiaux) récolte 5,45 % des suffrages, tandis que le CSAFAM (salariés du particulier employeur) atteint 1,88 %. La plupart des autres organisations, comme le SPELC (enseignement libre catholique) ou le SNIGIC (gardiens d’immeubles), obtiennent moins de 1 % des voix.
Une mesure d’audience déterminante pour la représentativité syndicale
Ces résultats s’inscrivent dans un cadre plus large : la mesure de l’audience syndicale nationale. Les suffrages des salarié(e)s des TPE s’ajouteront à ceux recueillis lors des élections professionnelles dans les entreprises de plus de 11 salariés et des chambres d’agriculture. Cette mesure, qui sera finalisée en 2025, déterminera les organisations syndicales représentatives au niveau national, régional et dans chaque branche professionnelle pour les quatre prochaines années.
Perspectives et défis pour le dialogue social
Cette élection met en lumière plusieurs défis. Si les grandes organisations comme la CGT, la CFDT et l’UNSA confirment leur poids, la fragmentation des résultats au niveau professionnel illustre les difficultés des syndicats spécialisés à fédérer au-delà de leur niche. Par ailleurs, la faible participation reste un enjeu central pour renforcer la légitimité des acteurs syndicaux et dynamiser le dialogue social dans les très petites entreprises.
La région des Pays-de-la-Loire reflète ainsi une tendance nationale : un paysage syndical en mutation, entre consolidations des grandes centrales et dispersion des syndicats sectoriels.