Angers

Festival Premiers Plans : « On veut montrer ce visage de la jeunesse »

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Le festival cinématographique angevin Premiers Plans commence ce samedi 20 janvier et se clôturera le dimanche 28. Trois questions à Claude-Éric Poiroux, délégué général du Festival Premiers Plans.

Quelle est la spécificité de cette édition ?

« Le but est toujours de présenter les premiers longs métrages, courts métrages, scénarios, les premiers rôles… C’est l’image de marque de Premiers Plans. Les premiers films parlent du monde contemporain, ils sont aussi liés à des expériences personnelles, dans l’enfance et la jeunesse. Cette année, on va peut-être un tout petit peu plus du côté de l’intimité des personnages : adolescence, sexualité, mensonges… ce sont des questions un petit peu privées. Mais comme d’habitude, on n’a pas vraiment fait de cadre. »

Le choix du jury a-t-il été difficile ? On a par exemple remarqué la présence du jeune Nathan Ambrosioni…

« Robin Campillo (président du jury longs métrages) est quelqu’un à qui je pensais depuis plusieurs années. Il était déjà venu et était impressionné par la qualité des projets. J’ai remarqué en parlant avec pas mal de professionnels qu’il est plutôt admiré dans la profession. C’est un réalisateur, mais aussi un monteur et un scénariste. C’est quelqu’un qui a véritablement des talents des affirmés. Il a une expérience très riche et les sujets qu’il aborde sont aussi très importants. J’étais très heureux quand il a accepté.

C’est la même chose pour Lola Quivoron, c’est quelqu’un qu’on suit depuis longtemps. Ça me faisait plaisir d’avoir une réalisatrice affirmée et jeune. J’ai pris cette année l’idée d’aller vers des jeunes mais déjà confirmés.

Nathan (Ambrosioni) a commencé à 17 ans, c’est le plus jeune qui a obtenu une avance sur recette du CNC. Son 1er film est passé par Angers. On a été proches de lui. Cette année, il a sorti un deuxième film – qui a fait 300 000 entrées – à 23 ans. C’est très rare. La plupart du temps, c’est vers 30 ans qu’on fait son premier film. Il m’impressionne par sa précocité. Il peut raconter déjà une vie de cinéma. C’est quelqu’un qui s’est fait tout seul. C’est sans doute le plus jeune des jurés de long métrage.

Pour les autres jurés, Zita Hanrot a tourné avec François Ozon, elle a eu le César du meilleur espoir féminin à 20 ans à peine. Elle est jeune mais elle confirme. Julie Roué est rentrée dans le cinéma par le son, et puis elle a commencé à réaliser des musiques de films. Aujourd’hui elle est reconnue et extrêmement sollicitée. C’est une jeune compositrice qui est devenue une référence.

Chez les autres jurés pour les courts-métrages, Anamaria Vartolomei et Sandor Funtek ont eux aussi commencé très jeunes. Les profils que j’ai cherchés sont des gens qui ont débuté jeunes, qui sont encore jeunes mais expérimentés. On veut montrer ce visage de la jeunesse. Pour le jury Diagonales aussi, on a pris 3 jeunes journalistes, qui sont aussi critiques de films. D’ailleurs, les films de Diagonales sont jeunes et plus fragiles pour être dans le marché, mais on les a repérés. »

Quelles sont vos attentes pour cette édition, et pour l’avenir ?

« On est sorti du covid, et on a retrouvé le public dès l’année dernière. On faisait 80 000 spectateurs avant et on a fait 70 000, avec un jour de moins. 10 000 entrées par jour, c’est une fréquentation importante et qui surprend, pour du cinéma d’auteur. Cette fréquentation est liée à une qualité de relation entre le public et les visiteurs qui ne faiblit pas. Si d’une année sur l’autre il est aussi présent, c’est qu’on donne quelque chose qui convient.

Les prévisions que l’on a des entrées pour cette édition sont bien plus hautes que l’année dernière. On devrait aller vers les mêmes chiffres. Le public est confiant dans la qualité de nos propositions. Vous rentrez dans la salle, vous ne savez pas ce que vous allez voir, vous ne connaissez pas le nom des réalisateurs ni des acteurs. Cet effet de surprise est assez motivant.

Les financements sont toujours aussi difficiles à obtenir. On arrive à s’autofinancer, avec des prix qui restent assez bas, grâce aux mécènes, à hauteur de 35%. La ville d’Angers, le département, la région, le CNC, l’Europe nous soutiennent.

Le domaine de la culture, même si c’est très engageant, le futur est toujours un peu plus difficile. Mais les gens aiment ce festival, les stars aussi. Même elles sont intéressées à voir des jeunes auteurs de premiers films. Premiers plans, c’est une forme d’aventure. Il y a 100 propositions de films et 100 jeunes réalisateurs différents. On est un festival pour l’avenir. »

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